Charles
Martel (V. 685 - Quierzy 741). Fils de Pépin de Herstal. Maire du palais d'Austrasie et de Neustrie.
Véritable détenteur
du pouvoir dans les deux royaumes, il remporta en 732, à Poitiers, une victoire
décisive contre les Arabes. Il s'assura la subordination de l'Aquitaine, de la
Provence et de la Bourgogne, et régla sa succession entre ses fils Carloman et
Pépin le Bref.
Moins d'un siècle après la mort de Mahomet, ses disciples ont atteint
l'Espagne et le Languedoc actuel (cette province s'appelle alors Septimanie,
d'après ses sept villes principales). Les musulmans ont été arrêtés dans
leur progression vers le nord par le duc d'Aquitaine, Eudes, à Toulouse, en
721. Eudes ne s'en tient pas là. Fort de sa victoire, il veut prévenir le
retour des musulmans d'Espagne au nord des Pyrénées et pour cela, s'allie au
gouverneur berbère de la Septimanie, le dénommé Munuza, de religion
musulmane. Mais l'alliance tourne court. Munuza est tué en affrontant le
gouverneur d'Espagne Abdel-Rahmann et ce dernier, dans la foulée, lance une expédition
punitive contre les Aquitains. A la tête de ses troupes, il tente de remonter
jusqu'au riche sanctuaire de Saint-Martin de Tours. Il a l'intention de s'en
approprier les richesses avant de s'en retourner au sud des Pyrénées. Eudes,
alors, appelle à son secours les Francs qui vivent au nord de la Loire. Leur
chef accourt. Celui-ci, du nom de Charles Martel, est issu d'une puissante
famille franque d'Austrasie (l'est de la France). Il exerce les fonctions de
maire
du palais (ou «majordome ») à la cour du roi mérovingien, de la vieille
dynastie de Clovis. A lui revient la réalité du pouvoir dans la société
franque d'Austrasie. L'armée d'Abdel-Rahmann arrête sa progression devant les
armées de Charles Martel et Eudes, pour une fois unies. Le face à face a lieu
à Moussais, sur la commune de Vouneuil-sur-Vienne, entre Poitiers et Tours.
Pendant six jours, les cavaliers musulmans et les fantassins chrétiens
s'observent et se livrent quelques escarmouches. Le 25 octobre 732, qui est
aussi le premier jour du mois de Ramadan, les musulmans se décident à engager
la bataille. Mais Abd el-Rahmann meurt au combat et la nuit suivante, découragés,
ses hommes plient bagage et se
retirent. La bataille dite de Poitiers met un point final aux incursions
musulmanes au nord des Pyrénées. Charles Martel ne s'en tient pas là.
Profitant de l'affaiblissement du duc
Eudes, il s'empare des évêchés de la Loire puis descend dans le Midi qu'il
saccage consciencieusement. C'est peut-être à cette occasion qu'il aurait gagné
le surnom de Martel («celui qui frappe comme un marteau»).Pépin, fils cadet
de Charles Martel, va succéder à ce dernier comme maire du palais des derniers
rois mérovingiens.